Régime Dukan, régime Montignac, régime adapté au groupe sanguin, régime hyper-protéiné… Stop ! Ces régimes sont voués à l’échec. Ils sont essentiellement basés sur les privations et misent sur la baisse de votre estime personnelle pour nourrir de faux espoirs.
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Pourquoi les régimes ne fonctionnent-ils pas ?
Tous ces régimes, qu’ils soient dits « restrictifs » ou « dissociatifs », utilisent une stratégie basée sur les interdits. On vous interdit tels aliments de manière stricte, ou on vous interdit certaines associations. Comme je l’écrivais dans l’article « 9 habitudes incontournables pour contrôler votre poids », les régimes sont nécessaires uniquement si votre médecin le décide dans le cadre d’une maladie métabolique, hormonale, digestive… Ou si vous souffrez d’une allergie ou d’une intolérance. Mais lorsque d’un point de vue physiologique, votre organisme ne présente pas d’anomalie, pourquoi interdire de nombreux aliments ?
Donc, si ce n’est pas votre cas, si vous n’avez pas une telle maladie, passez votre chemin devant les régimes, ils ne sont pas bons pour vous. Des médecins comme le Dr Arnaud Cocaul (Hôpital de la Pitié-Salpétrière – Paris) ou le Dr Laurent Le Chevallier (CHU de Montpellier) par exemple, voient en consultation de nombreuses personnes qui ont tenté plusieurs régimes sans succès. On les appelle désormais des patients, car à force de faire des expérimentations, ils sont entrés dans la maladie… Ni plus ni moins !
Au fil des privations, leur organisme s’est déréglé.
Quelles peuvent être les conséquences des régimes ?
Vous le savez, les personnes qui essaient de faire un régime craquent souvent avant la fin. Et même en tenant jusqu’au bout du délai conseillé, les kilos reviennent souvent très vite. D’ailleurs, il est fréquent d’en reprendre plus que ce qui a été perdu…
Même pendant les régimes, les effets peuvent ne pas être à la hauteur des attentes. Lors d’un régime hyper-protéiné par exemple, ces protéines en grande quantité vont être dégradées en peptides. Ceux-ci vont passer dans la veine porte et inhiber des récepteurs nerveux dans cette veine. Le cerveau va alors être stimulé par le nerf vague et enclencher la production de glucose dans l’intestin. C’est l’effet coupe-faim des régimes hyper-protéinés !
Mais ce glucose va s’ajouter au glucose apporté par l’alimentation. Et si il n’est pas dépensé en totalité, il va être stocké sous forme de… lipides. Autrement dit, du gras ! J’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je ne comprends toujours pas le bénéfice minceur ! De plus en augmentant le taux de glucose qui circule, on augmente le travail du pancréas pour libérer de l’insuline. Le risque de pré-diabète est accru ! Sans compter qu’un régime hyper-protéiné suivi trop longtemps ou de manière répétée est une menace pour le système rénal.
A l’inverse, certains régimes préconisent de se passer de viande, de poisson, d’œuf (attention au cholestérol bon sang!)… sans compenser par d’autres aliments bien spécifiques riches en acides aminés essentiels. Or, ces acides aminés essentiels sont les petites molécules qui nous permettent de construire nos protéines. Le problème, c’est que notre corps ne sait pas les fabriquer lui-même ! Ils sont donc obligatoirement apportés par l’alimentation. Les protéines sont indispensables ! Mais en quantité raisonnable: 20% de la ration alimentaire quotidienne suffisent, an mêlant protéines animales et végétales.
Que se passe-t-il dans ces régimes pauvres en protéines ? Eh bien, vous allez puisez dans vos réserves pour fabriquer le glucose dont vous avez besoin, notamment au niveau du cerveau. Puiser dans les réserves ? Super, c’est ce que je voulais !!!!
Oui mais attention, les réserves sont d’abord les muscles… Vos réserves de graisses ne sont pas la première source que vous mobilisez. Vous allez vous dé-muscler et donc perdre une des principales sources de dépenses énergétique. C’est alors que vous ressentirez une fatigue importante, qui peut vous rendre nerveux, irritable, anxieux… On parle aussi de troubles du sommeil, de difficultés à mémoriser, de chute de cheveux. Rien de bien réjouissant.
C’est donc un cercle vicieux : on évite les produits animaux pour limiter l’apport en graisse. Mais pour fabriquer notre énergie, on puise dans les réserves des muscles. Ceux-ci s’affaiblissent à cause du déficit d’acides aminés essentiels si on ne compense pas avec d’autres sources. S’affaiblissant, ils consomment moins de sucres libérés en attaquant les réserves de gras…
Certains régimes, trop faibles en fibres, vont entraîner des problèmes de constipation sérieux. Et on trouve autant de problèmes de santé qu’il existe de régimes!
Et après le régime ?
Après un régime, le corps menacé met en place des mécanismes de compensation pour se défendre. Si vous sortez d’un régime hypocalorique dans lequel il fallait réduire les apports en quantité, vous avez du affronter la sensation de faim… Votre corps s’en souvient !
Pour que ces privations ne se reproduisent plus, il augmente votre appétit et diminue au maximum les dépenses énergétiques en changeant les réglages hormonaux et cérébraux (c’est là que la maladie menace). Vous allez diminuer votre métabolisme de base, c’est à dire la quantité de calories que vous brûlez en regardant la télé, en mangeant ou en dormant… Et comme l’appétit a augmenté, c’est le double effet Kiss-Cool ! Prise de poids assurée !
La répétition des régimes semble donc être un facteur aggravant de l’obésité: c’est donc tout le contraire de l’effet recherché !
Ces mécanismes de diminution du métabolisme de base étaient très utiles pour surmonter les grandes famines… Mais dans nos sociétés occidentales ou règne l’opulence, ils n’ont plus de raison d’être.
Au niveau psychologique, les régimes peuvent être terribles !
D’abord, les régimes habituels jouent sur les interdits, entraînant donc des frustrations. Imaginez, vous êtes avec des copines. L’une d’entre elles est très fine, c’est sa morphologie… L’autre est rondelette mais s’en fiche, elle est bien dans son corps et en bonne santé. Vous, au milieu, vous suivez un régime pour plaire à votre compagnon qui vous a dit que vous aviez de trop grosses cuisses… Vos copines se paient une pâtisserie sous votre nez !
C’est inhumain et deux solutions s’offrent à vous ! Soit vous tenez bon, mais la prochaine fois, vous éviterez cette situation en fuyant la sortie avec vos copines: le régime peut donc être un vecteur de dé-socialisation dans des cas extrêmes. Ou alors vous craquez… Mmmh, qu’elle est bonne cette pâtisserie ! Mais quelques heures plus tard arrive le sentiment de culpabilité qui bouscule votre confiance en vous. Après tout, le régime que vous suivez vous l’interdit, et vous avez craqué… Il y a de fortes chances pour que vous pensiez que vous n’y arriverez jamais, n’est-ce pas ?
Les régimes jouent sur ces problèmes d’image et d’estime de soi, réussissant à vous culpabiliser… ou à vous faire peur en évoquant les conséquences dramatiques au niveau de votre santé en cas de surpoids !
Mais bizarrement, aucune étude scientifique de grande ampleur sur les effets de ces régimes, menée sur plusieurs années, n’a été publiée dans un journal international de médecine avec un comité de lecture scientifique indépendant… Étonnant non ?
Quelle est la solution ?
Ne pas faire de régime ! Mais adopter une hygiène de vie raisonnée.
Après plusieurs études, on commence à y voir plus clair… On parle de régime crétois, ou régime méditerranéen, on parle de régime Okinawa, de régime paléolithique… Mais le mot régime est ici un abus de langage, on devrait parler plutôt de modes de vie. Ils ne sont pas compliqués en soi, et font des merveilles pour notre santé !
Dans les grandes lignes, ils fonctionnent tous de la même façon.
- Les viandes rouges sont limitées et on préfère les viandes maigres. Les quantités de viande consommées sont faibles. (Et oui, à l’époque de nos ancêtres, il était fréquent de rentrer bredouille de la chasse…)
- On consomme beaucoup d’aliments riches en oméga-3 . Poisson, fruits de mer, huile de colza, mâche…
- On mange un peu de fromage sec à base de lait de brebis ou de chèvre… plus digestes et correspondant mieux à notre propre système hormonal.
- On se nourrit de céréales (quinoa, boulghour, riz…), de pommes de terre et de légumineuse, très nutritives.
- On boit peu d’alcool : 1 verre de vin rouge par jour pour la présence du resvératrol (même si l’efficacité santé est encore discutée en fonction des études).
Et surtout:
On consomme le moins possible de produits manufacturés ! Le moins possible de produits contenant des additifs alimentaires, des sels cachés, des sucres cachés ou des graisses de mauvaise qualité. Ceux-ci restent exceptionnels. Du coup, en respectant ces règles, consommer de ces mauvais produits est si rare que vous ne culpabilisez pas ! Et vous gagnez en confiance en vous.
Bref, le seul « régime » bon pour la santé, c’est le non-régime ! Simplement une hygiène de vie. Si vous adoptez les règles citées dans cet article au quotidien, durant toute votre vie (en l’absence de pathologie particulière), vous ne prendrez pas de poids excessif. Même en vous autorisant une entorse de temps en temps, sans culpabiliser, en savourant l’objet du délit car il sera rare… mais pas interdit !
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